Il n’est pas certain que l’on ait une idée juste de la situation dans laquelle se trouve notre système de santé. Elle n’était déjà pas florissante avant le 13 mai, mais elle s’est considérablement aggravée, jusqu’à mettre ce système en péril. D’abord, comme il a été rappelé hier au Congrès, le décompte des victimes des exactions de la CCAT ne prend pas en compte tous les malades qui sont décédés faute de n’avoir eu accès aux soins et à leur traitement, à cause des violences et des blocages. Ensuite, l’état financier de la Nouvelle-Calédonie, totalement incapable de faire face sans la France, empêche la collectivité de soutenir les établissements hospitaliers. Et puis il y a les départs des soignants, et le renoncement à venir de ceux qui envisageaient de s’installer. La pénurie de personnel, qui frappe déjà nombre de CMS (centre médicaux-sociaux) en province Nord, va fortement s’aggraver. La conséquence, même si un établissement comme Kuindo-Magnin ne ferme pas, est qu’il y aura moins de monde pour soigner, entraînant la fermeture d’un certain nombre de services, et donc les Calédoniens seront moins bien soignés. Dire qu’il y a peu de temps encore, nous nous enorgueillissons de bénéficier du meilleur système de santé de tout le Pacifique !
Nicolas Vignoles