Plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées hier devant le palais de justice, à l’appel du Rassemblement et des Loyalistes. Elles réclament que la justice s’intéresse au cas des commanditaires des violences.
Les responsables des deux mouvements ont été reçus par le procureur de la République, Yves Dupas. Ils souhaitaient faire passer le message au parquet de Nouméa « qu’il n’y a aucune paix sans justice, ni aucun dialogue possible si les commanditaires des violences ne sont pas poursuivis et incarcérés ». Il s’agissait pour eux de « demander solennellement à la justice de mettre à l’abri les Calédoniens des émeutiers qui continuent de saccager le pays et, surtout, de mettre sous les barreaux dès maintenant les commanditaires et les acteurs de ces violences ».
Sur cette question, la justice a déjà précisé qu’une enquête préliminaire avait été ouverte, et confiée à des enquêteurs chevronnés, notamment ceux de la Direction nationale de l’anti-terrorisme. Mais ce genre d’enquête, en cette période, réclame du temps pour rassembler les preuves, et c’est ce qui a été redit aux responsables des partis politiques non-indépendantistes.
« Deux choses » demandées Au terme de cet entretien, le député Nicolas Metzdorf en a fait le compte-rendu. « Nous avons demandé au procureur quelle était sa stratégie, a-t-il déclaré. Nous lui avons surtout demandé deux choses. Tout d’abord que la justice soit indépendante. C’est-à-dire que, quelle que soit la volonté de trouver un accord politique, il y a des gens qui doivent être condamnés. Et il faut qu’ils le soient, pas d’amnistie possible pour ceux qui ont commis des exactions. Ensuite, nous lui avons demandé de continuer à incarcérer les émeutiers. Sur 700 personnes interpellées, 50 seulement ont été incarcérées au Camp-Est, c’est trop peu ! On ne peut pas lutter contre une insurrection si on ne met pas les insurgés en prison. Nous avons trouvé un procureur ferme et déterminé, qui nous a demandé de la patience et du temps et de faire passer ce message auprès des Calédoniens. Mais nous lui avons rappelé que le temps commençait à être long, et que la patience a ses limites. »
Le sort de Christian Tein, le responsable de la CCAT, intéresse également au plus haut sommet de l’Etat. Selon Le Canard Enchaîné, alors que les négociations sont actuellement « au point mort », Emmanuel Macron « montre les muscules ». « Il est “entré dans un fight perso” raconte un de ses proches. Exemple ? Le président a demandé aux flics de coffrer Christian Tein », écrit ainsi le journal satirique sur X (anciennement Twitter).
Nicolas Vignoles