Alors qu’Emmanuel Macron et plusieurs ministres doivent passer la journée de jeudi sur le territoire pour installer « une mission » en Calédonie, les questions et les attentes demeurent nombreuses.
L’utilisation du mot « terroriste » glace le sang. Il en va de même avec l’ambiance qui règne actuellement sur cette île du Pacifique, autrefois paisible. « Ce ne sont plus des émeutiers, des émeutiers c’est ce qu’a connu la Métropole il y a quelques mois. Là, on parle de personnes qui pillent, brûlent, terrorisent… et encore une fois, des armes sont utilisées, ils tirent à balles réelles sur les forces de l’ordre, donc oui, ce sont des terroristes », déclarait Sonia Bakes au journaliste de CNews lors de son intervention en direct, des propos qu’elle avait déjà exprimés mardi matin, lors de la conférence de presse commune des Loyalistes et du Rassemblement.
La terreur est bien présente, si bien que le président de la République, Emmanuel Macron, doit quitter la Métropole ce matin, heure locale, afin d’installer « une mission » en Nouvelle-Calédonie. Il faudra attendre encore un peu d’avoir une idée précise de ce que cette « mission dans le cadre d’un dispositif global » sera exactement, mais l’espoir a repris sa course.
Un acte plus que symbolique
L’acte de se rendre sur le territoire est plus que symbolique ; il marque la détermination du gouvernement à ne pas céder à la violence et à offrir un avenir meilleur à cette île troublée. Emmanuel Macron entend combiner fermeté et soutien pour ramener une stabilité indispensable à l’archipel. En rassurant les citoyens et incitant au dialogue, il espère calmer les tensions et poser les bases d’une paix durable d’après son cabinet.
Cependant, les indépendantistes se font très discrets et refusent pour le moment de s’engager dans le dialogue. Cette attitude rend la situation encore plus complexe, car un retour à la table des négociations semble indispensable pour trouver une solution durable. De leur côté, les Loyalistes ont clairement indiqué qu’ils ne parleraient qu’une fois l’ordre républicain rétabli. Pour eux, la priorité est de mettre fin aux violences avant de pouvoir envisager toute discussion. Cette position souligne l’importance d’un retour au calme pour permettre la reprise du dialogue.
L’incertitude sur le Congrès de Versailles
Des questions demeurent également concernant le maintien du Congrès prévu à la fin du mois de juin. L’entourage du chef de l’État n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet pour le moment, laissant planer une incertitude sur la tenue de cet événement important pour l’avenir politique de l’archipel. Il se dirait que la majorité présidentielle ne serait plus capable de confirmer les votes de cette réforme sur le dégel qui est au centre du débat.
Lors de cette visite, Emmanuel Macron pourrait également répondre aux demandes de la Province Sud en annonçant un plan de relance et de soutien économiques pour la Nouvelle-Calédonie. Ce plan inclurait des aides financières directes pour les familles les plus touchées par la crise, des investissements dans les infrastructures locales, et un soutien accru aux entreprises locales. Les attentes des citoyens à l’issue de cette visite sont colossales, à hauteur des dégâts que l’île a subis.
Margaux Lorenzini