Malgré une météo capricieuse, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées samedi au centre culturel du Mont-Dore pour une journée d’animation dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes.
Cette journée organisée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en partenariat avec la ville du Mont-Dore et l’association « Agir pour le cœur des femmes », était l’occasion de mettre en avant et à l’honneur le droit des femmes à la santé. « Il y a vraiment une santé au féminin, c’est un message que nous souhaitons clairement faire passer, explique Isabelle Champmoreau, vice-présidente du Gouvernement en charge notamment des sujets inhérents à la famille, à l’égalité des genres et à la lutte contre les violences conjugales. Très souvent les médecins nous disent que les femmes prennent un peu moins soin de leur propre santé que de la santé de leur entourage familial ». Lors de cette journée, l’accent a été mis sur certaines maladies qui touchent particulièrement les femmes. Les maladies cardio-vasculaires, première cause de mortalité chez les femmes, mais aussi l’endométriose. En Nouvelle-Calédonie, on estime qu’entre 10 et 15% des femmes peuvent être touchées par cette maladie et la plupart ne sont pas diagnostiquées.
Besoin d’information
Les femmes ont besoin d’information, la prévention doit aussi permettre aux femmes d’avoir un meilleur accès aux soins. « Concernant l’accès aux soins, il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu, explique Isabelle Champmoreau, il peut y avoir un problème de précarité, il y a aussi un problème de disponibilité, c’est-à-dire que les femmes qui travaillent ont un rapport différent avec la santé, elles prennent moins le temps de s’occuper de leur santé. Par ailleurs, les médecins nous expliquent que certaines maladies ont des symptômes différents chez les hommes que chez les femmes, et sont donc parfois sous-diagnostiquées ». A tout cela s’ajoutent parfois des tabous sur le corps dans certaines communautés.
Un vrai problème de santé publique
Pour cette journée, une sorte de village composé de plusieurs stands avait été installé dans les jardins du centre culturel du Mont-Dore. Parmi les stands, ceux de l’agence sanitaire et sociale, où il était beaucoup question de prévention. « Les femmes subissent de graves problèmes de santé en Nouvelle-Calédonie, explique le docteur Dominique Megraoua. Elles sont par exemple deux fois plus touchées par l’obésité abdominale que les hommes, cette obésité fait le lit de plusieurs maladies que sont le cancer, le diabète, la tension, le cholestérol ou encore l’apnée du sommeil. Il faut absolument que les femmes se prennent en main et qu’elles s’occupent de leur santé ».
Cette journée au Mont-Dore a débuté par la « Sensationn’elles » un moment de partage et de sport sur un parcours de 5 kilomètres dessiné sur la promenade Robinson / Boulari en longeant la mangrove. Une « course » qui a réuni plus de 200 femmes, mais aussi quelques hommes. Cette journée aura également été marquée par l’inauguration d’une fresque offerte par le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et peinte sur l’un des murs extérieurs du centre culturel. Une fresque représentant Joséphine
Baker, tout un symbole.
Lionel Sabot