Avec l’annonce officielle mercredi de la mise en sommeil de KNS, l’assemblée de province Nord qui se tenait ce vendredi à Koné a été l’occasion de faire entendre ses positions. Il en a été ainsi pour Paul Neaoutiyne interpellé sur l’inquiétude de la situation pour les salariés et sur la suite à donner au dossier nickel.
Incisif, tranchant, Paul Néaoutiyne a fait entendre ses positions sur le dossier nickel et précisément sur KNS répondant aux groupes Agissons pour le Nord et UC-FLNKS. Au partenaire de la SMSP, le président de la province Nord a, comme adressé une invitation : « Si Glencore veut se tirer, il se tire. Au jour d’aujourd’hui il n’a pas su maîtriser le process ». Fustigées également, les personnalités politiques prédominantes dans le dossier nickel actuellement : « Ce n’est pas l’État qui a initié le projet (…), Darmanin (…), Lemaire (…), l’État n’est pas actionnaire (…), Je ne vois pas ce que peut faire Nicolas Medzdorf, je ne compte pas sur qui que ce soit ». Après ce premier repositionnement, le chef de file de l’UNI a rappelé que « l’actionnaire majoritaire, c’est nous au travers de la SMSP », insistant sur la nécessité de trouver un repreneur, pour l’emploi, « KNS étant une entité pays comptant 85% de salariés locaux », il a par ailleurs confié savoir « qu’il y a toujours eu des opérateurs intéressés. Paul Néaoutiyne s’est aussi présenté en président d’une institution bien dans son champ de compétences et dans ses prérogatives. Englobant les élus des autres groupes, il rappellera un certain devoir commun, celui de « veiller à la continuité et au maintien des dispositifs que nous mettons en place », ajoutant que « nous avons la capacité de le faire encore, tout comme nous pouvons, si telle était la volonté du gouvernement, prendre des dispositions ad hoc ». Eramet et Christelle Bories en auront sans doute écho, ils n’ont n’a pas été épargnés : « Supprimer les réserves et exporter le minerai, c’est niet tant que je suis président, vous pouvez toujours fantasmer, je suis toujours là », indique le président de la province Nord.
Réactions
La visite du ministre de la Justice figurait aussi dans la liste des points à éclaircir après que Wilfreid Weiss pour le compte de son groupe ait regretté « l’absence de notre institution à l’inauguration du centre de détention de Koné la semaine dernière ». Réponse du président : « Une fois qu’on m’a oublié je ne reçois pas. On m’a oublié, faites sans moi ». Dans la même déclaration Wilfried Weiss avait préconisé « de réagir de façon posée et réfléchie en s’appuyant sur le sept à huit milliards dégagés par les efforts que nous avons faits les années précédentes », après avoir fait part de « l’inquiétude vis-à-vis de la situation qui allait arriver et qui est présente aujourd’hui ». Et il a par ailleurs demandé « la création impérative d’une cellule de crise » dont la mission serait de « relancer l’économie en province Nord ». Le groupe UC-FLNKS a quant à lui affiché son soutien aux salariés dans le contexte actuel, ainsi qu’à la SMSP dans sa recherche d’un repreneur fiable non sans avoir évoqué les périodes dures qui ont précédé la mise en place de l’usine du Nord, et le chemin parcouru depuis la mise en place de cet « acquis du combat politique de nos aînés », a rappelé Hervé Tein-Taouva. En fin de séance sur le sujet mine, Paul Neaoutyine a donné rendez-vous aux élus le 29 mars pour une séance dédiée à la mine, mais en huis-clos total et il a annoncé son absence le 25 mars au rendez-vous de Paris.
Jack Kagny