Hier matin, la présidente de l’Assemblée Sonia Backès a informé les élus de la province Sud des dispositions à venir pour sauver l’usine du Sud.
La situation de la filière nickel, et plus précisément celle de l’usine du Sud, aura mobilisé les débats, davantage que les délibérations soumises au vote et adoptées quasiment sans intervention.
Sonia Backès, en relation constante avec le ministère de l’Économie et des Finances, a donc annoncé que l’État va accorder à Prony Resources, un prêt de 140 millions d’euros, soit presque 17 milliards de francs, auquel s’ajoute 40 millions d’euros, presque 5 milliards de francs, de la subvention énergie. « Cet argent, nous a dit la présidente de la province Sud, permettrait à l’usine du Sud, de tenir jusqu’à la fin 2026, mais l’idée est de se donner un an pour trouver un repreneur. La banque Rothschild a été mandatée par Prony Resources pour le trouver. Nous avons déjà de bons signaux, des pistes sérieuses avec des repreneurs sérieux qui s’intéressent à l’usine du Sud. Cela n’était pas le cas il y a 3 ans, où un seul repreneur s’était manifesté parce que nous étions à la fois en période de Covid et dans un conflit violent ayant amené à la fermeture de l’usine. Nous espérons avec le choix du repreneur qui permettra la pérennité de l’usine ». Ce prêt devrait être accordé rapidement, suite aux réunions des conseils d’administration de Prony Resources, de Promosud, de SPMNC, et de Trafigura, qui auront lieu d’ici la fin du mois.
Se mobiliser
La situation de Prony Resource est que l’entreprise perd de l’argent, ainsi 108 millions de dollars. Et si l’on excepte ces 4 derniers mois, Prony Resource n’est pas parvenu à atteindre ses objectifs de production, 31 000 tonnes produites en 2023 contre 36 000 attendues. A l’instar des deux autres métallurgistes, la crise du nickel, les coûts de production, la chute des cours et la concurrence asiatique, ont conduit à la fragilisation de Prony Resources. « Il y a des économies qui sont nécessaires, a précisé Sonia Backès, et chacun doit faire des efforts. Trafigura a accepté de renoncer à son contrat commercial (ndlr : très avantageux pour le trader suisse), et de sortir de l’actionnariat en cas de repreneur. L’entreprise a accepté de faire des économies substantielles, notamment sur la sous-traitance. Ça va avoir des conséquences sociales sur lesquelles le gouvernement travaille au travers de sa Cellule de suivi, mais aussi la province Sud, afin de trouver des solutions ». Les conséquences sociales vont concerner certains des 2000 sous-traitants de Prony Resources, avec d’éventuelles suppressions d’emploi estimées entre 100 et 400, d’où la réactivation de certains dispositifs d’aide par la province Sud et la création d’autres, une action sur laquelle les services provinciaux sont mobilisés.