Ce collectif agit caché la nuit. Au matin, les Nouméens découvrent sur les murs, les placards et les slogans que les femmes du collectif y ont collé. C’est une autre forme d’alerte sur les violences faites aux femmes. Certains critiquent la façon de faire ou la teneur des messages, y reprochant un féminisme exacerbé et la stigmatisation outrancière et systématique des hommes. Comme je viens de le souligner, c’est une autre façon de faire et dans un territoire comme la Nouvelle-Calédonie, où la violence faite aux femmes atteint des niveaux épouvantables, pourquoi ne considérerions-nous pas que tous les moyens sont bons pour faire réfléchir les consciences ? Car l’impression subsiste que beaucoup de choses et d’actions sont menées pour faire reculer cet odieux fléau, mais que rien n’y fait. Les statistiques atteignent toujours des records ; et les audiences du tribunal correctionnel sont chaque jour remplies de tels méfaits. Alors si un message collé sur un mur la nuit, même s’il semble vulgaire à de chastes regards, peut quand même aider quelque part à une prise de conscience, pourquoi jugerions-nous ce collectif ?
Nicolas Vignoles