Le Haut-commissaire, Louis Le Franc, était de passage hier à Dumbéa pour écouter, entre autres, une présentation de la commune.
Le maire, Yoann Lecourieux, en a profité pour faire passer des messages. Dumbéa, « c’est une commune qui est sous-dotée par rapport aux autres », regrette-t-il. « En quatre ans, on a perdu un milliard » de francs de dotations par rapport à ce qui pouvait être espéré, « c’est énorme ». Au final, « c’est notre principal handicap » pour tourner à plein régime. L’investissement n’est pas un problème, précise l’élu, car il existe plusieurs dispositifs nationaux pour aider financièrement. Le souci se trouve plutôt au niveau du fonctionnement, ce qui, mécaniquement, limite l’investissement car, comme le rappelle le maire, construire des bâtiments c’est bien, mais s’il n’y a pas l’argent pour mettre des personnes dedans c’est inutile.
Cimetière et route
Quel est, pour le futur proche, le projet « le plus important » pour la Ville et ses administrés, questionne le haut-commissaire. « Le nouveau cimetière », qui devrait être achevé au cours de l’année prochaine, a été la réponse du maire, car le lieu va servir « pour les cinquante ans à venir ». Plus largement, si on regarde les projets intercommunaux, celui « qui va vraiment transformer la vie de tout le monde » c’est le nouvel axe routier prévu entre Dumbéa et Nouméa (par la baie de Ducos), qui devrait permettre de limiter les ralentissements aux heures de pointe. « J’ai bien noté », a dit le haussaire, sachant que sur ce dossier c’est une compétence provinciale.
« Crise sociale »
Et concernant la population ? Elle approche les 40 000. « Ça commence à faire », a réagi Louis Le Franc. « Je me souviens de Dumbéa il y a vingt ans, ce n’était pas ça… » Effectivement, il y avait deux fois moins d’habitants il y a vingt ans, et sept fois moins il y a quarante ans… Les Dumbéens sont à l’image de la Calédonie, de différentes origines : selon les données de la mairie, il y a un quart d’Européens, un quart de Mélanésiens, un quart de Wallisiens, le dernier quart mélangeant les personnes métisses et les autres communautés. Revenu médian : 115 000 francs, près de 20 000 francs de moins que la moyenne de l’agglomération nouméenne. Et le taux de chômage, interroge le haussaire? 12 %. « Ah oui, c’est beaucoup », s’inquiète-t-il. « Depuis deux, trois ans, il y a une crise sociale, avec des entreprises qui ferment, des gens qui perdent leur travail : ça rajoute de la tension à la tension », observe le maire.
Quant au sujet de l’armement de la police municipale, pas encore à l’ordre du jour à Dumbéa, Louis Le Franc s’y est dit favorable. « Je n’opposerai pas de résistance », a-t-il souri.
Anthony Fillet