Hier matin et après 12 jours passés ensemble au lycée Dick Ukeiwë de Dumbéa et à l’internat provincial de La Foa, les 212 jeunes qui ont participé au séjour de cohésion du Service National Universel, se sont retrouvés une dernière fois à l’Université de Nouvelle-Calédonie pour une grande cérémonie de clôture de la première phase du SNU. Une cérémonie présidée par Jules Hmaloko
Peut-on tout d’abord rappeler quelle est la vocation du service national universel, qui est une volonté du Président de la République Emmanuel Macron ?
Jules Hmaloko: Rappelez-vous, en 1995, le Président Jacques Chirac avait supprimé le service national. On s’est alors aperçu que les jeunes s’étaient alors éloignés des symboles de la République. Donc l’idée c’est de pouvoir mixer les jeunes, quelle que soit leur zone géographique, quelles que soient leurs catégories sociales.
Ces 212 jeunes ne se connaissaient pas il y a 12 jours. Ils ont su créer des liens forts pendant ce séjour de cohésion. C’est une des vertus essentielles du SNU ?
JH: Absolument, ils l’ont dit avec leurs mots, avec le cœur, ça a été un grand moment. Ils ont créé des liens et je pense que ça va être déterminant pour la suite. Ce séjour, il a été un grand moment pour l’ensemble des 300 jeunes qui ont pu participer. Ils l’ont fait autour des valeurs de la République et c’est ça qui a rendu possible le rassemblement autour des jeunes qui sont, qui viennent de différents horizons.
C’est comme cela qu’on crée de la cohésion et qu’on fait société.
JH: C’est une fabrique de citoyens autour de socles. Le socle commun, c’est bien sûr les valeurs de la République, les valeurs d’égalité, les valeurs de liberté, de fraternité. Ils ont aussi découvert des modules de défense, des modules de résilience, de sécurité globale et l’ensemble des services régaliens de l’État y ont porté leur concours. C’est aussi l’occasion pour les jeunes de découvrir la richesse de leur patrimoine, de leur écosystème. Ils ont d’ailleurs pu faire un séjour en province des îles et en province Nord grâce au concours des forces armées avec le concours d’un vecteur aérien. Et puis ils ont aussi découvert la complexité de notre architecture institutionnelle.
212 jeunes qui se mobilisent pendant 15 jours volontairement sur une période de vacances scolaires, ça dit quelque chose de cette jeunesse calédonienne ?
JH: Effectivement ce sont des jeunes qui ont renoncé à leurs vacances. Ils ont signé un contrat d’adhésion aux objectifs du Service National Universel. Les liens qu’ils ont pu créer sont profonds. C’est aussi peut-être le début d’une ascension future. Un certain nombre d’entre eux souhaitent s’engager dans la Gendarmerie, dans la Police Nationale, mais aussi dans les Forces armées. Ça sert à ça aussi le Service National Universel. Et donc oui, ça dit quelque chose de cette jeunesse. On focalise souvent sur ce qui ne va pas ici. Ces jeunes sont aussi représentatifs de la jeunesse en Nouvelle-Calédonie, qui réussit.
Ce service national universel a-t-il été compliqué à mettre en place
JH: Ça a été très compliqué pour nous. Rappelez-vous, en 2019, nous étions à 20 jeunes, des jeunes qui étaient issus des classes de défense, donc des jeunes qui avaient une appétence particulière sur les questions de de défense, de sécurité globale. Cette fois, nous avons fait le choix de respecter le caractère universel. Nous avons accepté aussi cette année des jeunes qui ont un besoin éducatif particulier, des jeunes qui sont issus de classes Ulis, nous avons également intégré à ce séjour de cohésion 2 jeunes handicapés. Nous avons enfin accepté des jeunes qui sont issus de l’apprentissage, ceux de la protection judiciaire de l’enfance. Donc un vivier universel qui correspond à l’esprit et à la philosophie du dispositif.
Ce séjour de cohésion n’était pas une finalité, mais un vrai point de départ
JH: En effet, le service national universel, c’est 3 phases. La phase de séjour de cohésion que les jeunes viennent de vivre. Il y a aussi une deuxième phase de mission d’intérêt général de 72 h, que les jeunes effectueront auprès d’associations ou auprès des collectivités locales. Enfin il y a une 3e phase dite d’engagement de 36 mois qui les jeunes pourront faire si y le désir auprès des collectivités, des associations, des entreprises publiques.