Le résultat des élections sénatoriales est un cas d’école dont il convient d’explorer la banalité, apparente et cachée.
Parce que les deux candidats élus se sont prêté leurs électeurs. Un reconnaît la manœuvre et l’autre joue l’étonné et nous sert une déclaration sur la nouvelle façon de faire de la politique. Coup classique.
Parce que les rivalités personnelles, l’insatiable soif de pouvoir, la vendetta politique sont plus forts que tout et font la victoire ou la défaite quand il suffit que quelques dizaines de voix capitales changent de camp. Oui en politique c’est parfois comme dans les familles, les clubs sportifs, les syndicats…
Parce que les bénéficiaires de l’opération et leurs admirateurs affirment que c’est la défaite d’un système, d’une pensée, d’une stratégie, que sais-je encore et donc l’aube d’une ère nouvelle pour le bien de tous etc etc etc. Alors qu’il s’agit de pourvoir le poste politique le plus pépère et le moins puissant de la République : sénateur ! Après une carrière politique bien remplie, le maire de Dumbéa et celui de Lifou vont maintenant se reposer pendant six ans et en plus dans un des plus beaux palais de Paris.
Parce que l’entrée d’un indépendantiste kanak au Sénat de la République serait une révolution.
Ah bon ?!
Parce que le Maire de Lifou va travailler comme sénateur, un peu, et, beaucoup, comme ambassadeur du FLNKS à Paris pour une action urbi et orbi.
Parce que les sortants sont battus vérifiant ainsi le vieux mot d’ordre : sortez les sortants !
Parce que même le comité Miss Calédonie aurait pu constater que, comme par hasard, le FLNKS présentait au premier tour un candidat au lieu de deux.
Soyons sérieux. Premièrement soit le FLNKS existe et tout s’explique soit il n’existe pas et la terre est plate. Deuxièmement : en se divisant le Rassemblement a provoqué la défaite de son allié lui-même divisé.