Pour un grand nombre de ces grands électeurs non-indépendantiste qui ont porté leurs voix sur la candidature Xowie, la concession est la première étape vers le consensus. Sans doute rêvent-ils de la disparition des deux blocs politiques, ignorant qu’ils sont consubstantiels à la politique calédonienne. On est pour l’indépendance ou on est pour la France, la 3ème voix n’est jamais que le lieu de l’affadissement et du compromis, et c’est souvent le combat non-indépendantiste qui en fait les frais. L’opinion publique a commenté les résultats comme si elle avait pris part elle-même au scrutin, mais non, même si c’est ainsi dans notre démocratie, il n’y a rien d’universel dans les victoires de Robert Xowie et de Georges Naturel. Ces scrutins au nombre d’électeurs très limités sont inévitablement le champ des tractations, des alliances en tous genres, et des deals où les convictions se perdent au profit de la victoire. Ces élections sénatoriales, à laquelle a pris part un nombre infime de Calédoniens, vont peser lourd dans le destin du pays. Croire qu’avoir envoyé un indépendantiste au Sénat, qui plus est avec les voix de certains non-indépendantistes, sera sans conséquence, c’est se bercer d’illusion. On part même un peu plus dans l’inconnu.