Situé au cœur du village de Thio, le musée de la mine SLN a été créé en 1993, avec pour but de valoriser le patrimoine industriel du berceau de l’exploitation minière en Nouvelle-Calédonie.
« Pour les habitants de Thio, ce musée n’est pas seulement dédié à la mine, il représente toute leur histoire. C’est leur musée », souligne Lorenza M’Boueri. Directrice du musée de la mine et de Thio Tourisme depuis 2006, elle s’affaire à préparer l’arrivée de nombreux visiteurs pour la journée de samedi 16 septembre dont le programme s’annonce chargé. « Tout le village s’y est mis, en particulier la famille Fels. Maurice, le père, a fait partie des pionniers du musée. Plusieurs objets de sa collection personnelle, représentatifs de l’histoire de la mine en Nouvelle-Calédonie, seront exposés pour l’occasion », explique la directrice. Pour rendre hommage à cet ancien employé de la SLN, grand connaisseur et passionné de l’histoire minière de sa commune, décédé cette année, les amis du musée ont décidé de lui dédier une salle d’exposition qui sera inaugurée lors de la journée portes ouvertes.
Une aventure humaine
Berceau de l’exploitation minière en Nouvelle-Calédonie, Thio a vécu au rythme des arrivées successives de mineurs qui ont fait grandir le village au fil du temps. Cette aventure humaine est retracée dans les murs du musée, en particulier dans le cadre d’une exposition temporaire actuellement en place sur les travailleurs libres japonais arrivés à Thio en 1892. « Visiter le musée permet de découvrir toute l’histoire de l’exploitation du nickel sur le territoire, de Jules Garnier à nos jours. Les amis du musée, en particulier Maurice Fels, ont recueilli de nombreuses photos, des outils, des échantillons de minerais qui témoignent de cette évolution », détaille la directrice. Cette ancienne demeure de style colonial, classée monument historique de la province Sud, fut celle du directeur de la Société Le Nickel à la fin du XIXe siècle. C’est l’une des nombreuses constructions en bois édifiées dans le village autour de 1890. « Nous avons organisé une visite guidée pour permettre de découvrir tous les sites remarquables, comme l’usine d’Ouroué, le cimetière des Japonais ou encore la maison Page, l’une des mieux conservées, qui abrite notre Médiathèque », poursuit-elle.
Un partage culturel
Ouverte pour cet anniversaire, la Médiathèque municipale sera le cadre d’une chasse au trésor avec pour thématique les plantes calédoniennes. « Les participants iront à la découverte de l’herbier local dans les différents jardins du village dont celui du musée de la Mine », confie Lorenza. Des échanges sont prévus sur les connaissances et les pratiques locales comme source de résilience face à l’évolution des conditions climatiques et la façon dont elles contribuent à protéger la biodiversité. Les visiteurs iront s’en rendre compte en empruntant un circuit pédestre et guidé dans la mangrove. Les techniques culinaires anciennes et les systèmes agricoles traditionnels seront également au cœur de ce partage culturel. « Nous convions le public à participer aux différents ateliers culinaires autour du four wallisien, du fruit du palétuvier ou de la préparation traditionnelle du café », explique-t-elle.
La mine sur un Plateau
La mine Plateau est la plus ancienne mine du territoire toujours exploitée par la SLN. Auparavant ouverte au public une fois par mois, elle ne se visite désormais qu’à certaines occasions, comme lors de la dernière foire de Thio. « Spécialement pour les 30 ans du musée, deux visites guidées du site minier de la SLN seront organisées au départ du village. La première aura lieu de 9h45 à midi et la seconde de 14 à 15 heures », annonce la responsable. Pour y avoir accès, il faudra être âgé de plus de 14 ans, porter un pantalon et des chaussures fermées. « Il reste encore des places, donc il est possible de s’inscrire à l’une des deux visites sur notre site Internet ou par téléphone », confie la directrice. Ne tardez donc pas à réserver votre place.
Contact : [email protected] ou tél. : 44 25 04.
Marianne Page