« Une lutte sans merci s’est engagée » contre tous les types de drogue

Commencée mardi, la conférence régionale de lutte contre le trafic de stupéfiants, organisée au siège de la Communauté du Pacifique Sud (CPS), à l’Anse-Vata, dans le cadre d’un dispositif appelé Blue Coat, s’est poursuivie hier et se termine aujourd’hui.

Théophile de Lassus, directeur de cabinet du haut-commissaire de la République, a rappelé mardi après-midi que ce sujet, les stupéfiants, « est l’une des priorités de l’Etat », en collaboration « avec la Nouvelle-Calédonie ». Et « si on veut lutter efficacement contre la drogue », cela doit être de manière collective, estime-t-il, évoquant là « un travail vraiment crucial ». Théophile de Lassus « ne parle pas du cannabis, qui pousse sur le territoire » dans des proportions conséquentes, il pense plutôt aux « autres drogues, qu’on ne veut pas voir arriver en Nouvelle-Calédonie ».

« Echange de renseignements »

Bruno Dalles, procureur général, a ensuite pris la parole. A travers un rendez-vous de cette envergure, « nos attentes c’est une mobilisation de nos amis voisins pour un échange de renseignements ». Et pour appuyer le propos de l’interlocuteur précédent, il a fait référence à « une drogue qui fait peur à tout le monde », parce qu’elle « touche 10 000 personnes en Polynésie » : c’est l’ice, aussi appelée méthamphétamine et venue d’Amérique centrale. Le magistrat a donné un autre nom : le fentanyl, qui sème la mort aux Etats-Unis. Puisque l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les Fidji sont notamment touchées, et que « nous avons des liens avec eux », il y a des raisons d’être particulièrement méfiant. En conclusion, il a souligné que « la Nouvelle-Calédonie c’est un marché de consommation », mais pourquoi pas également d’exportation, en premier lieu de cannabis. En effet, jusque-là « on n’a pas trouvé » d’affaire de ce type, « mais peut-être qu’on n’a pas trouvé parce qu’on n’a pas cherché », relève-t-il.

Excellente coopération

Benoit Godart, directeur des douanes de Nouvelle-Calédonie (et de Wallis-et-Futuna), s’est félicité de l’organisation de cette conférence régionale (avec vingt-six pays, trois organisations, des représentants du secteur privé, des membres du corps médical…), troisième du nom. Au programme des trois jours : des échanges autour de « l’analyse de risques », de « la détection », des « mouvements financiers » ou encore « des attentes judiciaires ». Le responsable des douanes dit « être vigilant » sur l’importation de stupéfiants (par bateau ou par avion), prenant l’exemple d’une affaire récente où un homme a reconnu avoir fait entrer (par les airs) sur le territoire 2,5 kilos de cocaïne, « ce qui est énorme » pour une population de moins de 300 000 habitants. Heureusement, sur le Caillou « on a des forces qui se complètent très bien », cela grâce à « une excellente coopération des douanes avec la police judiciaire et la gendarmerie ». Jean-Marie Cavier, directeur territorial de la police nationale, a lui aussi exprimé sa satisfaction : « un engagement et des résultats, c’est tout ce que je voulais », a-t-il glissé, après avoir expliqué qu’au sein de ses services le nombre d’enquêteurs s’occupant des stupéfiants a récemment augmenté. Ainsi, « une lutte sans merci s’est engagée » contre les trafiquants, plusieurs d’entre eux ayant été interpellés « le week-end dernier » dans un dossier où il y a notamment eu « un flagrant délit ».

« Cercle vertueux » et « passe à l’aile »

Venue spécialement pour la conférence, Valentine Rioult, commissaire divisionnaire de police, qui travaille au sein de la Direction de la coopération internationale de sécurité, a parlé mardi d’un « cercle vertueux de coopération interministérielle et internationale » né de ce cycle de conférences, les deux premières ayant eu lieu l’an dernier à Los Angeles et à Tahiti. Après celle de cette semaine à Nouméa, il y en aura une quatrième en novembre, toujours en Calédonie et encore une fois à l’initiative du gouvernement français. Valentine Rioult, pour qui il est « absolument crucial » de collaborer avec le reste de la planète dans ce marché illicite mondialisé, espère maintenant « faire une passe à l’aile » pour que les autres pays prennent le relais en organisant à leur tour une conférence.

Anthony Fillet

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