L’affaire de la mise en liquidation judiciaire de la Sonarep doit interpeller tout le monde, et pas seulement à cause des débordements de jeudi dernier. Cette question, c’est le Haut-commissaire qui l’a posée, « pourquoi la Sonarep a-t-elle été liquidée judiciairement, a-t-il demandé. C’est une question qu’il faut se poser. C’est à ceux qui en avaient la responsabilité d’y répondre. » Pourquoi en effet, alors qu’il y a quelques années encore, cette société à l’actionnariat populaire original générait de la trésorerie, s’est-elle retrouvée avec des dettes abyssales qui ont conduit à son effondrement et à sa perte ? Mais les dirigeants de l’entreprise ont visiblement du mal à s’expliquer devant leurs centaines d’actionnaires qui réclament des comptes, et à qui l’on répond que c’est la faute de la SLN, de sous-traitants et même du syndicat majoritaire à la SLN ! Tout le monde sait au demeurant que les relations entre l’exécutif de la province Nord et la Sonorep n’étaient plus guère chaleureuses, et qu’il fallait voir dans les contentieux naissants, la rivalité UC-Palika si prégnante entre Koné, Poindimié et Canala. En attendant (et en attendant quoi ?), et comme le souligne encore le Haut-Commissaire, il y a 400 familles du Nord à qui l’on vient de supprimer toute perspective et donc tout avenir. Dans ce naufrage industriel et budgétaire, ce sont là les premières victimes, ne l’oublions pas. Et elles ont droit en effet à la vérité, qu’à l’évidence, certains ne voudraient pas encore la voir sortir du puit.