Les élèves de la classe Défense et sécurité globale du collège Louis Léopold Djiet ont proposé une scénographie retraçant l’histoire tragique du caboteur disparu en 1953.
Depuis le 22 juillet, diverses commémorations ont lieu à l’occasion du 70ème anniversaire de la disparition de « la Monique ». Les élèves de la classe Défense et sécurité globale du collège Louis Léopold Djiet ont eux-aussi rendu un vibrant hommage aux 126 disparus. Ils ont présenté une scénographie, retraçant l’histoire de ce navire dont on n’a jamais retrouvé trace. Un beau décor et la prestation des élèves ont permis aux invités de remonter le temps et de refaire le voyage entre l’île de Maré et le port de Nouméa. Ce travail intense qui a nécessité un peu plus de deux mois de préparation a pu se faire grâce notamment à la mallette pédagogique réalisée par Nathalie Barbançon, professeur d’histoire géographie et le soutien de plusieurs enseignants et des agents du collège pour la réalisation et la mise en place des décors. « Les élèves de 3e qui suivent l’option Défense et sécurité globale, se sont pleinement impliqués dans cette scénographie, car nous sommes dans le projet du devoir de mémoire », assure Nathalie Clément, professeur de lettre, responsable de la classe Défense et l’une des chevilles ouvrières de ce travail de commémoration. Les jeunes de la classe option Défense renforcés par une grande majorité d’élèves des autres classes de 3e générale et de SEGPA ont uni leurs voix pour interpréter magnifiquement l’émouvant chant « Sheu Sheu » et pour énoncer les 126 noms des disparus devant l’assemblée. Lors de l’évocation des noms de chacun des disparus, les jeunes ont lancé également des fleurs sur un tapis bleu représentant l’océan.
Émotion
Charles Ohlen, le fils du capitaine de La Monique, n’a pas manqué de remercier les jeunes comédiens. « Ce spectacle que vous avez présenté, a été très bouleversant. C’est une douleur que l’on a partagé avec les gens des îles Loyauté. C’est Louis-José Brabançon, fils d’un disparu, ainsi qu’Alain Le Breüs et des kanak d’ici qui ont continué à perpétuer au fil du temps, les souvenirs de ce drame, a-t-il confié les larmes aux yeux. Je suis très touché, poursuit-il, de savoir que cette douleur qui était essentiellement reconnu au niveau des kanaks, se soit déplacée sur la grande terre. Je tiens à vous remercier tous, car je crois effectivement que le travail de l’historien, José Barbançon et celui de toutes les personnes qui ont participé à ce souvenir, contribuent à la construction du destin commun de notre pays ». Thierry Mabru, directeur de cabinet du vice-recteur lui non plus n’est pas resté insensible à cette scénographie. « C’est un moment très fort et très émouvant. On part, d’un moment tragique qui a touché plusieurs familles de toutes les ethnies et qui débouche sur le vivre ensemble. Un évènement où l’on reconstruit et on revit notre histoire. Les élèves peuvent être fiers de leur travail ainsi que les professeurs qui les ont accompagnés dans ce travail de devoir de mémoire ».
Nadège Bège