Rencontre avec… Nicolas Metzdorf

Après la visite du Chef de l’État et le 4e anniversaire de son mouvement Générations, le député Nicolas Metzdorf fait un point de situation.

Le président a fixé des caps à la Nouvelle-Calédonie et aux Calédoniens. Qu’en avez-vous pensé ?

Nicolas Metzdorf : C’est ce que nous lui avions demandé : de fixer un cap. Donner un cap pour l’avenir du pays, parce que nous avons voté trois fois non à l’indépendance. Nous avons entamé des discussions sur l’autodétermination et le corps électoral, mais d’une certaine manière, nous ne savions pas comment nous allions rester Français. Et le président a esquissé les grandes lignes d’une réponse place des Cocotiers. Tout d’abord, il faut dire que ce cap est respectueux du droit. Nous avons gagné trois fois et Emmanuel Macron a réaffirmé que les référendums étaient un exercice démocratique qu’il fallait respecter, comme on le fait en République. C’est une très bonne chose. La deuxième bonne chose est qu’il a confirmé la stratégie de Gérald Darmanin sur le dégel du corps électoral et le droit à l’autodétermination. Il a rappelé que s’il n’y avait pas d’accord local, l’État prendrait ses responsabilités tout en essayant quand même de trouver un consensus le plus large sur un accord le plus large possible. C’est la ligne directrice de Gérald Darmanin, il est donc rassurant de constater qu’entre l’Élysée et la place Bauveau, c’est huilé. Le troisième motif de satisfaction, c’est le message d’avenir. Il a utilisé deux fois ce terme, une fois au Sénat Coutumier puis dans son discours, indiquant qu’il ne fallait pas faire du sur-place. Qu’il ne fallait pas s’enfermer dans des débats institutionnels, mais projeter la Nouvelle-Calédonie dans les défis à venir. Il a ainsi parlé du foncier, de l’énergie, du modèle social, du changement climatique, qui sont de vrais messages d’avenir. En revanche, je suis plus dubitatif sur la question du pardon, parce que je considère que le risque est de nous enfermer dans la « rente mémorielle » voulue par les indépendantistes. Je crois que la Nouvelle-Calédonie a besoin de passer à autre chose, et j’ai peur que le chemin du pardon que l’on nous propose fasse vivre la « rente mémorielle ». Il faut connaitre son histoire, en maitriser les aspects et les subtilités, mais il ne faut pas vivre dans le passé. On le connait, mais on n’y vit pas. Je serais donc vigilant sur ce point-là.

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