Un lycéen a été traduit en comparution immédiate parce qu’il a été retrouvé dans son sac des grenades lacrymogènes et assourdissantes, trouvées selon lui « dans un caniveau ». Il entendait les garder comme un trophée.
Au palais de justice de Nouméa, le flot incessant de dossiers en comparution immédiate permet de dresser une première « photographie » des émeutiers. Avec une centaine de personnes jugées devant le tribunal depuis le 13 mai, on y découvre des « casseurs », des « pilleurs », des délinquants notaires mais aussi des gens sans histoire emportés par les vagues de violence et ce parfum d’insurrection qui a flotté sur Nouméa et son agglomération. Au parquet de jouer le rôle de filtre dans les dossiers, d’en contrôler la régularité, de déterminer si les charges sont suffisantes et de les orienter vers des procédures comme la comparution immédiate. Ce qui n’a pas empêché les magistrats du siège de s’interroger à voix haute sur le dossier qu’ils avaient à juger, jeudi. Dans le box, un lycéen de 18 ans, en classe de terminale bac pro vente, le regard complètement perdu. Il vient d’être déféré après avoir passé 48 heures en garde à vue. Pour une première rencontre avec la justice, lui qui n’a jamais fait parler de lui jusqu’alors, il s’en souviendra longtemps.
Le président du tribunal relate l’affaire. Mercredi dernier, les gendarmes sont « menacés » par une personne « avec une arme factice » sur l’avenue des deux-baies (Mont-Dore) qui s’enfuit et se réfugie « dans une cabane de fortune » où quatre jeunes papotent. Ils sont alors contrôlés.
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Jean-Alexis Gallien-Lamarche