On savait la mesure controversée. Mais la réaction est pour le moins épidermique. Le 25 juin, en séance collégiale, l’exécutif a voté le gel des avancements dans la fonction publique territoriale pour deux ans, autrement dit tous les changements d’échelons et donc de traitements salariaux jusqu’en 2027. « On a fait le choix de ne pas baisser les salaires dans la fonction publique pour préserver le pouvoir d’achat et la consommation, mais tout le monde doit contribuer à l’effort », avait justifié Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de l’économie. Une décision qui, si elle était validée par le Congrès, permettrait d’économiser 400 millions de francs. Mais sans surprise, la Fédération des fonctionnaires a fait savoir dans un communiqué publié le 26 juin qu’elle était fermement opposée à cette mesure qualifiée d’« injuste et inéquitable ». La Fédé avait déploré que « seuls les fonctionnaires paient », alors qu’elle a proposé « des alternatives équitables » selon elle ignorées par l’exécutif.
Le syndicat représentatif de la fonction publique redoutait par ailleurs les « conséquences néfastes » de ce gel, qui risque de générer une « perte de motivation, déjà très mal en point, une baisse de productivité et une augmentation du stress et de la frustration supplémentaire ».
D’autres organisations syndicales ont emboîté le pas à la Fédé. À commencer par l’UT-CFE-CGC qui a exprimé hier dans un communiqué « sa plus vive indignation » face à cette mesure « injuste, inacceptable et méprisante » qui va maintenant prendre le chemin du Congrès.
Colère dans les rangs
Selon le syndicat, le gouvernement imposerait aux agents publics de « travailler plus pour gagner moins ». Un signal « catastrophique » pour l’attractivité de la fonction publique, déjà confrontée à de nombreuses pénuries, selon l’organisation, qui redoute par ailleurs une fuite des compétences qui aura pour conséquence « un affaiblissement du service public ».
Même agacement du côté de Solidarité NC, qui déplore dans un communiqué que seules les rémunérations des agents publics soient ciblées. Outre la mise en œuvre de réformes structurelles pour réaliser des économies durables, ainsi qu’un engagement solidaire des élus, Solidarité NC exhorte le gouvernement à s’attaquer au « scandale des fausses factures », cause majeure de manque à gagner pour la fiscalité, et rappelle qu’« il ne faut pas céder à la tentation de dresser les salariés du privé contre ceux du public ».
Béryl Ziegler