Accusée d’outrage et de violence sur un équipage de gendarmerie, la prévenue s’est voulue quasi muette au tribunal, ne prononçant que deux mots au milieu de l’audience et quatre à la fin : une réponse fournie sur sa vie, puis deux questions posées sur la peine prononcée contre elle. Six mots, 26 lettres : service minimum.
« Vous avez le droit de garder le silence, de répondre à mes questions ou de faire des déclarations spontanées. C’est d’accord pour vous ? » Quasiment chaque dossier, au tribunal correctionnel, commence par cette introduction du juge. La mise en cause, 26 ans, née à Nouméa, a choisi la première option, rarement payante, surtout lorsqu’on se présente sans avocat pour parler à sa place. « Vous souhaitez garder le silence ? », l’interroge le magistrat, lui rappelant ensuite que si elle ne perdra pas de points en ne disant rien, assurément elle n’en gagnera pas non plus. Haussement de sourcils en guise de réponse pour l’intéressée, bras croisés, tresses plaquées et regard noir n’illuminant pas un visage largement tatoué.
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Anthony Fillet