Il a regardé la télé, il a beaucoup lu, il a fait un peu de sport, il avait l’air en forme et combatif, rien à voir avec le portrait du « déporté » que les thuriféraires du chef de la CCAT ont voulu nous faire à souhait. Christian Tein n’a guère changé. Le voilà désormais libre après un peu moins d’un an à Mulhouse. « Je n’étais jamais allé en France » a-t-il même dit à cette conférence de presse durant laquelle il ne devait évoquer que son dossier, mais dans laquelle, à peine six minutes après le début, il parla de politique, qui reste son cœur de métier. Sans qu’il n’ait jamais lâché la rampe, Bichou a fait un retour tonitruant sur le devant de la scène devant une presse nationale conquise par son air patelin, ravie d’un entretien avec un leader indépendantiste érigé en figure tutélaire de la lutte et de la liberté. Mais c’est bien Christian Tein qui s’exprimait ce mercredi en France, le même qui tenait des discours martiaux dans les mois et semaines précédant le 13 mai. Pas certain que ceux qui ont tout perdu dans les flammes de la haine et de la violence, aient été convaincus par les propos du chef de la CCAT, qui appelle même les Calédoniens, comme une provocation, à retrouver « le chemin du vivre-ensemble ».
Nicolas Vignoles