Trois mois après la soirée « Ladies night », ce devait être l’heure de la vérité judiciaire. Devant le tribunal correctionnel de Nouméa, trois jeunes gens se sont présentés, mardi matin, accusés de violences contre des policiers et des vigiles lors d’une fête organisée dans le restaurant-bar 1881 de Nouville, dans la nuit du 8 au 9 mars dernier. La soirée, qui devait célébrer la journée internationale des droits des femmes, avait viré au chaos total : une rixe géante, impliquant 300 à 400 personnes, avait éclaté à l’intérieur et sur le parking de l’établissement, dont l’alcool avait été pillé. Des affrontements avaient également été à déplorer, faisant deux blessés parmi les gendarmes mobiles et les policiers nationaux. Un agent de sécurité avait aussi souffert de plusieurs dents cassées après avoir reçu une bouteille au visage, et un client avait eu le crâne ouvert. Le 1881 avait même fait l’objet d’une fermeture temporaire d’un mois décidée par le haut-commissariat.
L’enquête de la direction territoriale de la police nationale avait permis d’identifier plusieurs fauteurs de troubles. Après une première présentation en comparution immédiate le 11 avril dernier, les trois prévenus avaient demandé un délai pour préparer leur défense. Le procès, prévu mardi matin, n’a finalement pas pu se tenir. La faute aux services du tribunal qui ont transmis un dossier incomplet aux avocats de la défense. « Nous n’avons même pas les dépositions de nos clients en garde à vue », a souligné Me Stéphane Bonomo. « Une erreur interne à la juridiction », a convenu la procureure Fanny Philibert qui, « en vertu des droits de la défense », ne s’est pas opposée au renvoi de l’affaire. Le dossier sera donc évoqué le 10 février 2026.