Dans leurs multiples et bruyantes réactions à la remise en liberté de Christian Tein, les indépendantistes ont tenté de faire passer un message inexact. Après un peu moins d’un an de détention provisoire, la justice a placé « Bichou » et quelques autres responsables de la CCAT sous contrôle judiciaire, lui interdisant notamment de revenir en Nouvelle-Calédonie, considérant implicitement que la présence du leader indépendantiste sur le Caillou pouvait représenter un risque de trouble à l’ordre public. Mais surtout, cette décision de justice ne met pas un terme à la procédure en cours et ne signifie en rien que Christian Tein et ses lieutenants sont innocentés. « Chaque jour passé derrière les barreaux est un jour de trop lorsque l’on est innocent », écrivent ainsi faussement et exagérément Robert Xowie et Emmanuel Tjibaou, les deux parlementaires indépendantistes. « Lorsque l’on est innocent ? » Eh bien ça sera à la justice de le décider, et non pas à un communiqué fut-il signé d’un sénateur et d’un député. Aux yeux de la justice, Christian Tein n’a pas changé de statut et demeure mis en examen devant répondre d’un certain nombre de chefs d’accusation. C’est d’ailleurs ce statut qui pourrait faire que l’Élysée, au cas où on voudrait le lui imposer, refuserait la présence de « Bichou » au sommet sur la Nouvelle-Calédonie attendu à Paris début juillet.
Nicolas Vignoles