Libéré, et attendant de s’exprimer, Christian Tein va reprendre une place qu’il n’avait pas véritablement perdue, donnant consignes, indications et textes depuis sa cellule de Mulhouse. Le FLNKS nouveau (celui de l’UC et de la CCAT) n’a pas répondu à l’invitation que l’Élysée n’a pas encore envoyée, d’un sommet consacré à la Nouvelle-Calédonie. Le Front attendait certainement la décision de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, pour sous-tendre son acceptation à la participation de son chef Christian Tein à cette réunion, ce dont s’inquiètent légitimement les Loyalistes et le Rassemblement. On imagine que le FLNKS nouveau ira à Paris sous deux conditions : la présence de Christian Tein en tête de délégation et de ne parler a minima que du projet d’indépendance-association posé sur la table par Manuel Valls. Le dilemme se pose désormais à la présidence de la République, et y répondre va relever du courage politique. Accepter que prenne place à la table des négociations une personnalité, certes présumée innocente, mais sous contrôle judiciaire, est un risque politique aux portées aussi importantes, que de la refuser. La décision de la justice a ouvert une brèche dont on ne mesure pas encore bien les conséquences, mais qui place la politique à un point de bascule.
Nicolas Vignoles