Six mois après sa prise de poste, le contrôleur général Marjorie Ghizoli, directrice de la police nationale en Nouvelle-Calédonie, évoque la hausse des cambriolages (+19 % en 2025), la reconstruction post-émeutes et les stratégies pour lutter contre cette délinquance d’appropriation.
La voix du Caillou : Au niveau des cambriolages cette année, est-ce qu’il y a des quartiers qui sont plus visés ?
Marjorie Ghizoli : On a une délinquance sur Nouméa globalement qui est tenue, mais on a effectivement, depuis le début de l’année, une augmentation des vols, effractions et tentatives. Ce n’est pas sur tout Nouméa : on est principalement sur des quartiers où on a des maisons individuelles, puisque ce sont les résidences principales qui sont, je dirais, les plus touchées par ce phénomène de cambriolages qu’on a actuellement. Et on a une tendance, on l’a vu ces derniers jours, à des cambriolages de commerces, des petits commerces en centre-ville…. La tendance, on la connaît aussi, au-delà des plaintes qui sont déposées, parce qu’on fait des cartographies. Et c’est effectivement quand on fait des cartographies qu’on se rend compte que, dernièrement le Haut-commissaire en parlait encore à Rivière-Salée, la délinquance n’est pas bête, elle se déplace au regard soit des interpellations qu’on peut faire, soit de notre présence. Donc on a une nécessité de regarder la délinquance telle qu’elle se produit, et effectivement de regarder vers où les délinquants vont, donc les quartiers, effectivement, où on a des résidences principales, les petits commerces qui peuvent être cambriolés.
LVDC : Que fait la police contre ça ?
M.G. : On a plusieurs voies d’action, puisqu’on a des services de voie publique : on a la BAC, par exemple, avec les brigades de sécurisation du terrain qui travaillent beaucoup sur le flagrant délit, l’immédiateté du lien avec les appels au 17, l’identification en flagrant délit et l’interpellation de l’individu. Ça, c’est un gros travail qui est fait par la BAC, on l’a vu encore le week-end dernier sur les deux commerces. Et puis on a eu aussi à Nouville une victime de vol par effraction : on a interpellé l’auteur. On travaille beaucoup sur le recel, aussi. Encore récemment, on a des individus qui ont été interpellés parce qu’ils avaient une montre qui était volée, parce qu’ils avaient des affaires dans un sac : on fait des contrôles routiers dans lesquels on est très attentifs à regarder ce qu’il y a dans le coffre. C’est là aussi où on peut remonter sur les cambrioleurs. On bosse aussi sur les sites internet, parce qu’on sait qu’il y en a qui revendent ce qu’ils volent : si c’est de l’électronique, si c’est de l’informatique, si c’est des bijoux, ça se revend. Et puis on bosse aussi, il ne faut pas l’oublier, sur des enquêtes. Il faut savoir que sur trois semaines, entre ce qu’ont interpellé les équipes de terrain et ce que les enquêteurs ont pu remonter, identifier, il y a quand même une cinquantaine d’interpellations, pour des faits de vols et tentatives de vols : ce n’est quand même pas rien. On a un taux d’élucidation très, très important, qui est beaucoup plus important qu’en Métropole. Je ne m’en satisfais pas, je préférerais qu’il y ait zéro vol, mais on élucide un vol sur trois, ce qui démontre le travail que fait la police.
Ce contenu est réservé aux abonnés.
Connectez vous pour y accéder !
Propos recueillis par Claire Rio-Pennuen