Lors d’un week-end d’absence, un habitant du quartier de la Vallée-des-Colons, à Nouméa, a été victime d’un cambriolage : maison fouillée, baie vitrée fracturée et vins de prestige envolés.
Cela fait dix-sept ans qu’il vit ici et c’est déjà la deuxième fois que des individus s’introduisent dans sa maison. L’homme, qui souhaite rester anonyme, raconte les faits avec une lucidité douloureuse. Le cambriolage s’est produit entre le vendredi 6 dans l’après-midi et 15h le dimanche 8 juin, pendant son absence. Voilà ce qu’ont emporté avec eux les voleurs : « Toutes les bouteilles de grand vin, des crus classés. Il y en a quand même pour pas mal d’argent », lâche-t-il. Mais les pertes ne se limitent pas au vin : une baie vitrée défoncée, une serrure trois points explosée, la clé de sa voiture volée, et une maison entièrement fouillée. « C’est censé être inviolable, mais ils ont explosé les bâtis pour rentrer », explique-t-il. Le préjudice est lourd : plus d’un million de francs de réparations, à ses frais, selon la victime. Caméras déconnectées, système d’alarme neutralisé… « Ils ont eu le temps de les déconnecter et je n’ai rien vu », constate-t-il. Un mois auparavant, sa maison avait déjà été visitée mais « ils n’avaient pris que deux conneries », explique-t-il.
« Déposer une plainte, c’est l’enfer »
La procédure pour porter plainte s’avère tout aussi éprouvante que le cambriolage lui-même. « Déposer une plainte, c’est l’enfer », souffle-t-il. Le commissariat débordé, le manque d’officiers de police judiciaire (OPJ) et les horaires restreints compliquent ses démarches. Il dénonce un système à bout de souffle. Les policiers ont bien relevé des empreintes sur une bouteille de vin oubliée par les cambrioleurs. Mais pour lui, cela ne suffit pas : « Je pense qu’ils n’ont rien fait, les flics », avance-t-il. Il tente de déposer plainte en ligne, sans succès : « Ça bugue ».
Au-delà du matériel, c’est l’intimité de la famille qui a été brisée. « C’est un peu comme une violation », confie-t-il. Autour de lui, d’autres voisins ont également été visés. L’un d’eux aurait retrouvé des fusils de chasse sous-marine dans son allée. D’autres ont la chance d’avoir des chiens, dissuadant les intrus de pénétrer dans les propriétés. Malgré tout, l’homme se sent seul face aux démarches et à l’ampleur des dégâts. « Je fais tout pour que ça n’arrive plus », affirme-t-il, prêt à investir lourdement dans la sécurité.
Claire Rio-Pennuen