Vingt-deux personnes ont été expulsées hier par les autorités coutumières à Touho. Les gendarmes ont encadré l’opération afin d’éviter tout débordement.
La situation était extrêmement tendue à Touho il y a trois jours, au point qu’une soixantaine de gendarmes avait dû être dépêchée sur place afin d’empêcher deux groupes, issus des deux tribus du col de Mission, de s’affronter. Un premier groupe, composé d’environ 20 personnes, faisait face à un second groupe de 70 personnes, et, selon le général Matthéos commandant la gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, « les deux étaient prêts à en découdre ». Il se serait agi, pour les militaires, d’une expédition punitive menée contre un groupe de jeunes sur fond de rodéos sauvages. Quelques jours auparavant, des heurts violents avaient en effet déjà éclaté entre différents clans, et fait trois blessés, parmi lesquels un jeune de 17 ans et un adolescent de 12 ans. Sept personnes ont été alors interpellées et seront prochainement convoquées devant la justice, et un important dispositif a été déployé dans le secteur. L’expulsion de ces 22 personnes, hier, aurait été décidée par les autorités coutumières, et concernerait les jeunes considérés comme des fauteurs de troubles au sein des tribus. Elle a été mise à exécution dans la foulée, sous la surveillance des gendarmes, qui ont veillé à ce qu’il n’y ait pas de nouveaux débordements.
Isabelle Peltier