Attaques à main armée, vols et cambriolages se multiplient, à croire que le Grand Nouméa est devenu le Far West, tandis qu’en Brousse, à Touho, on mobilise 60 gendarmes mobiles pour éviter un conflit tribal. La sécurité est revenue nous dit-on, mais la délinquance augmente dans des propositions inquiétantes, et avec des modus operandi qui nous étaient inconnus jusqu’alors : des groupes, armés avec n’importe quoi, cagoulés, agissant avec violence et rapidité pour détrousser des commerces et s’enfuir rapidement avec des butins parfois conséquents. En règle générale, ces Billy the kid sont heureusement vite interpellés, mais pour la plupart leur statut de mineur les exempte de rendre des comptes et on s’indigne de l’apathie et du silence de leurs parents, mais ces derniers, dans certains cas, ne commanditeraient-ils pas ces méfaits ? Toujours est-il que la situation se dégrade rapidement, contribuant à accroître la méfiance et à penser que le vivre-ensemble est une denrée perdue. Dans ce contexte, on appelle les commerçants à « être vigilants », mais qu’est-ce que ça veut dire et de quelle manière être vigilants ? En interdisant l’accès aux magasins ? En bardant commerces, boutiques et magasins de lourdes barres de fer comme à Port Moresby ? Au rythme où vont les choses, Nouméa et l’agglomération sont-elles condamnées à être des villes où règne l’insécurité ?
Nicolas Vignoles
* « Dalton City », 49e histoire de Lucky Luke (dessin Morris, scénario Goscinny), parue en 1969, chez Dargaud.