Alors non, la délinquance ne diminue pas, notamment dans le Grand Nouméa. On a même franchi un cap, comme en témoigne le braquage de la station Mobil de Dumbéa par un véritable commando cagoulé et armé, utilisant un mode opératoire qui jusqu’ici était peu usité dans les attaques de commerces. C’était une attaque à main armée en bonne et due forme qui pourrait valoir les assises à ses exécutants lorsqu’ils auront été interpellés, et ce fait divers a de quoi inquiéter. L’insécurité est donc prégnante, et il faut y voir comme l’écume du 13 mai. En effet, s’il n’y a sans doute pas de motivations politiques derrière cette délinquance, elle n’en est pas moins l’incidence de la destruction du tissu économique et social calédonien par les émeutes de la CCAT de l’année dernière. Il y a une hausse de la délinquance, parce qu’il n’y a plus d’emplois et plus de revenus, et donc davantage de misère. Misère à laquelle pour répondre, on vole et on cambriole de plus en plus, sans compter qu’à cela s’ajoutent les actes délictueux que constituent les caillassages qui continuent d’être perpétrés. Au regard de l’évolution de la situation économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie, le risque est l’aggravation de cette délinquance et la multiplication des faits.
Nicolas Vignoles