Ça devient de plus en plus difficile de nous y retrouver dans les discours et les positionnements des uns et des autres. Marine Le Pen met sur un même pied de radicalité les partisans de la Nouvelle-Calédonie dans la France et les militants de la CCAT, ce qui suscite les applaudissements de Calédonie ensemble, que l’on n’imaginait pas pouvoir être en phase, ne serait-ce que sur un seul point, avec l’extrême droite. On en perd notre latin politique, quand les indépendantistes, qui trouvent Marine Le Pen entendable, observent ces déchirements et ces critiques avec ravissement. Le monde économique non plus n’est pas exempt de ces tracas. Jugeant que la présidente du Medef et le président de la CCI cachent de plus en plus mal des ambitions politiques au détriment de la cohérence et de la cohésion, la CPME et avec elle la FEINC claquent la porte de NC-Eco, porteur jusqu’à présent de la vision économique unitaire des chambres consulaires et des organisations patronales. Il devient donc de plus en plus difficile de comprendre ce qui se passe et ce que chacun veut, si plus personne plus ne tient ses positions. Il faut dire aussi que maintenant que l’indépendance-association a été mise sur la table par Manuel Valls et surtout que se profilent les élections provinciales aiguisant les appétits, cela perturbe grandement le jeu.
Nicolas Vignoles