Avant son départ pour Paris, la présidente du Congrès Veylma Falaeo a présenté un projet de délibération visant à évaluer les politiques publiques. Un texte qu’elle défendra avec Vaimu’a Muliava.
Le texte a été déposé hier au Congrès et sera sans doute débattu dans l’enceinte du boulevard Vauban aux environs du mois d’août. La présidente de l’institution a rappelé qu’en matière d’évaluation des politiques publiques, de très nombreuses initiatives avaient été prises, toutefois, souligne-t-elle, « aucun texte réglementaire n’est jamais venu encadrer cette ambition que nous partageons toutes et tous : doter la Nouvelle-Calédonie d’un véritable cadre d’évaluation, au service de la performance et de la transparence ». Or pour Veylma Falaeo, « dans un contexte budgétaire et financier extrêmement contraint, mais aussi dans un contexte de défiance de la population vis-à-vis des décideurs politiques, l’évaluation des politiques publiques est non seulement utile mais elle devient surtout indispensable. Elle permet de veiller à ce que chaque franc dépensé produit un effet réel et pertinent, de recentrer les financements sur les actions qui ont un impact positif et de réformer celles qui ne produisent pas de résultats satisfaisants. Elle permet à la population de savoir comment l’argent public est utilisé, quels résultats sont attendus ou ont été obtenus et pourquoi certaines décisions sont prises. »
Une étape importante
Pour les deux leaders de l’Eveil océanien, l’objectif de cette proposition est double. Il est d’une part de poser les bases d’une démarche de transparence, d’efficacité et d’amélioration continue, et d’autre part de faire du Congrès, l’acteur clé de l’évaluation des politiques publiques de la Nouvelle-Calédonie. Si le texte est adopté par les différents élus, il est prévu que tous les projets et toutes les propositions de texte qui seront déposés sur le bureau de l’institution seront assortis d’une « fiche d’impact » permettant d’avoir un état des lieux précis de la situation et détaillant notamment les objectifs poursuivis, les effets attendus et les impacts financiers. La création d’une commission de l’évaluation des politiques publiques, qui procédera à des évaluations régulières qui feront ensuite l’objet d’une publication, est également prévue. « À travers cette proposition de délibération, a expliqué Veylma Falaeo, nous posons les bases d’un changement durable dans notre manière de concevoir, de suivre et d’ajuster l’action publique. C’est un engagement collectif vers plus de clarté, de cohérence et de résultats. En tant que présidente du congrès, c’est une étape importante dont je mesure la portée et qui, je l’espère, sera soutenue par l’ensemble de mes collègues de l’assemblée afin que nos politiques publiques répondent encore mieux aux attentes et aux besoins de notre population et de notre pays. »
Pour sa part, Vaimu’a Muliava a souligné que parmi les politiques publiques dont une évaluation serait prioritaire, figure tout ce qui a trait à la jeunesse et à la formation. Se posera ensuite la question du financement de ce dispositif législatif et de son fonctionnement.
N.V.