Des contrôles et des opérations d’ampleur comme mardi soir à Rivière Salée, les forces de l’ordre, toujours en nombre, en conduisent de plus en plus. Elles restent mobilisées pour ramener un peu de sécurité dans les quartiers. Ce ne sont plus contre les actes d’émeutiers qu’elles interviennent, mais contre une délinquance « ordinaire » de plus en plus importante, car conséquence de ces mêmes émeutes. On vole certes encore beaucoup d’alcool, mais on s’empare aussi de la nourriture, des vêtements et de tout ce qui peut se revendre contre argent. On va même jusqu’à vandaliser les cultures d’igname que font pousser des habitants de quartiers sur leur petite parcelle de terrain. Et on envoie les plus jeunes (12-13 ans parfois) pour commettre ces méfaits sachant que, s’ils sont pris, ils n’auront pas à connaître les foudres de la justice. Et ces cambriolages se sont multipliés, y compris dans les quartiers les moins riches, rendant la vie des habitants impossible, faite de peur et de colère. L’insurrection de la CCAT du 13 mai n’a jamais été une jacquerie contre la misère, comme certains voudraient nous le faire croire, en revanche la montée d’une délinquance, conséquence de la paupérisation, est une preuve de l’état dans lequel la CCAT et ses responsables ont plongé le pays. Et la situation ne s’arrangeant pas dans l’immédiat, il n’y a aucune raison que cela s’atténue.
Nicolas Vignoles