Il semble n’être plus question désormais que de « décolonisation » et « d’autodétermination », on n’entend plus que cela, y compris dans le discours du ministre des Outre-mer. Et cela focalise les crispations. Il en sera à nouveau question ces jours prochains à Dili au Timor, où va se réunir le fameux C24, le Comité spécial de décolonisation de l’ONU. Mais la décolonisation, il faudrait quand même finir par le comprendre et l’admettre, ça n’est pas l’indépendance, mais un processus d’émancipation. Émancipés comme nous sommes, avec ces compétences qui nous ont été rétrocédées et que nous avons du mal à faire fonctionner et à financer, nous sommes déjà décolonisés. Quant à l’autodétermination, nous en avons exercé le droit à trois reprises en quatre ans, avec les résultats que nous connaissons. Et des résultats qui ne supportent aucune contestation, n’en déplaise à Manuel Valls qui insiste sur l’abstention indépendantiste du troisième référendum, comme si elle correspondait à un oui. Or l’abstention est un acte et un droit politiques, non pas du refus du scrutin et donc de sa validité et de ses résultats, mais seulement d’y prendre part. Et depuis 2021 nous nous heurtons la tête contre le mur de ces arguties politiques, et de cette ambiguïté orchestrée, alors justement qu’en matière de décolonisation et d’autodétermination, il n’y a rien d’ambigu.
Nicolas Vignoles