Si l’on en croit Manuel Valls, la Nouvelle-Calédonie a 9 jours devant elle pour choisir entre la cime et l’abîme. Et l’on ne peut pas enlever au ministre de tout faire pour convaincre les uns et les autres de signer ce fameux accord. L’essentiel du séjour ministériel sera occupé par ces discussions (ou ces négociations) et Manuel Valls de préciser même qu’il resterait « le temps nécessaire », voulant visiblement donner du temps au temps, mais pas trop. Et les Calédoniens observent et attendent. On ne sait d’ailleurs pas trop si ce qu’ils attendent répond véritablement à leurs attentes. Les clivages, renforcés par le 13 mai, sont si profonds, que l’on a l’impression qu’il y a de la résignation et du désabusement dans leur attente, persuadés que ni les uns ni les autres ne seront satisfaits. « Nous sommes sur un fil sur des braises », a dit Manuel Valls avec raison. Car les braises sont encore chaudes et le chemin vers l’accord est étroit comme le fil d’un funambule au-dessus du Grand Canyon. Autour de la quête de cet accord, que d’aucuns pensent impossible, on parle beaucoup de responsabilités et d’Histoire, mais aussi de craintes et d’inquiétudes, mais où est l’espoir ? Cet espoir fort, tel que celui qu’avaient soulevé les accords de Matignon et de Nouméa, mais dont on doute aujourd’hui de retrouver.
Nicolas Vignoles