Le FLNKS et ses affidés métropolitains d’extrême gauche n’ont plus besoin de réclamer à cor et à cri la présence de Christian Tein aux discussions / négociations : il y est déjà. Depuis sa cellule de Mulhouse, « Bichou » consulte et communique, et envoie ses directives, précise la stratégie et fixe le cap. À l’évidence, rien ne se fait ni se décide au FLNKS sans que son avis ne soit requis. Il vient de le confirmer dans son adresse aux militants, demandant même que les équipes de discussions soient étoffées, estimant qu’il « faut davantage optimiser nos ressources humaines pour faire face à cette situation ». La délégation de l’UC-FLNKS-CCAT, déjà pléthorique, va devenir une véritable armée mexicaine. L’actuelle équipe de discussions et celui qui la mène, à savoir Emmanuel Tjibaou, sont donc effectivement cornaqués par celui qui doit répondre de huit chefs d’accusation, initiateur présumé des émeutes du 13 mai. Et la marge de manœuvre du député de la deuxième circonscription est désormais très restreinte. On comprend donc mieux la difficulté qu’ont les non-indépendantistes, dans ces séquences de dialogue, à faire valoir leurs positions et défendre leurs convictions. On comprend moins en revanche l’attitude de l’État, qui ne peut ignorer le rôle joué par Christian Tein et son importance dans ce qui se joue actuellement. Mais l’État semble tellement prêt à tout pour obtenir cet accord, qu’il ferme les yeux sur beaucoup de choses. Beaucoup trop d’ailleurs…
Nicolas Vignoles