Ça n’est pas par hasard qu’autant de pays, participants ou observateurs, soient engagés dans l’exercice militaro-humanitaire Croix du Sud, organisé par les FANC. Cela montre d’abord l’efficacité des Forces armées en Nouvelle-Calédonie au regard des forces étrangères, en particulier du Pacifique. Ensuite cela concrétise de la part de ces mêmes pays, la présence française en Océanie, n’en déplaise à certains. Cet exercice, mis en place il y a maintenant vingt ans, a pris une tout autre ampleur, acquérant une dimension internationale qui retient l’attention, en particulier dans le climat actuel entourant le Pacifique sur lequel certaines puissances lorgnent avec avidité. Mais cette efficacité reconnue des FANC, leur capacité d’intervention, leur engagement dans la région au nom de la France, participent grandement à renforcer le fameux « lien avec la France » cher à Manuel Valls. Et il est important que cet exercice se déroule concomitamment aux négociations sur l’avenir, pour ce qu’il prouve de l’intérêt de la place de la France dans le Pacifique, non pour dominer ou imposer, mais soutenir les petits États insulaires et indépendants, incapables de faire face, seuls, aux aléas climatiques qui seront, on nous le prédit, plus nombreux et plus intenses. Contrairement aux indépendantistes, il n’est pas certain que nos voisins veuillent vraiment le départ de la France de Calédonie et de la région.
Nicolas Vignoles