Le parquet de Nouméa a annoncé avoir ouvert plusieurs enquêtes judiciaires suite aux nombreuses exactions, destructions et vols commis le week-end dernier contre des établissements scolaires. Il ne faudrait pas croire que le système scolaire calédonien soit sorti indemne des émeutes de la CCAT. Outre que des établissements, comme le collège de Rivière-Salée et le lycée Pétro Attiti, ont été entièrement détruits, occasionnant des centaines de millions de dégâts, les violences ont créé un vrai traumatisme qui dure encore. Il y a cette jeunesse collégienne et lycéenne, abasourdie par le 13 mai, qui voudrait bien reconstruire et croire encore que tout est possible, cette jeunesse avec laquelle Manuel Valls s’est entretenu lors de son récent séjour. Mais tout n’est pas rose non plus, car il y a aussi cette jeunesse active lors du 13 mai, que certains de ses professeurs ont croisé vociférante et menaçante sur les barrages, et qui n’a renoncé à rien. Voilà pourquoi aujourd’hui, certains déplorent qu’il y ait encore des vols, des insultes et des menaces au sein même de certains établissements, et qui s’inquiètent légitimement de ces dérives et de cette ambiance. La CCAT a provoqué l’éruption de cette jeunesse-là, crédule et consentante, et qui ne veut pas voir s’éteindre le feu que les « grands frères » ont allumé. Et maintenant, il faut «gérer » cette situation.
Nicolas Vignoles