C’est un problème social, sociétal et sanitaire complexe, mais réel, pour lequel on n’a, à l’évidence aucune solution : celui de la présence en ville de ce que l’on appelle les « sans domicile fixe ». Leur nombre ne cesse de croître d’année en année. Invitée de RRB, Sonia Lagarde a avancé le nombre de 1000, sans que l’on en ait un recensement précis. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Pourquoi en sont-ils arrivés là ? Qui les a bannis, rejetés ? C’est toute une nébuleuse qui arpente les rues, notamment du centre-ville et dont quelques rares associations s’occupent, pour peu qu’ils veuillent bien se voir proposer des solutions. C’est un vrai problème urbain à l’instar de tant de villes de France, sauf qu’il n’y a ici ni le tissu associatif, ni les infrastructures suffisantes et nécessaires, notamment psychiatriques, pour tenter d’endiguer ce qui est bien devenu un phénomène. Un phénomène récent et qui n’est pas, pourrait-on dire, « culturellement calédonien » quand on prône les valeurs océaniennes et religieuses d’entraide et de solidarité. Et la situation dégénère lorsque l’on fait le décompte des bagarres dans lesquelles ils traînent, des agressions et des insultes dont ils sont les auteurs. Et l’on peut craindre, au regard des conséquences économiques des émeutes de la CCAT, que cette présence massive ne se résorbe pas de sitôt.
Nicolas Vignoles