Fortement impacté par les destructions et les pillages de mai 2024, le secteur automobile peine encore à retrouver son souffle. Frédéric Posez, directeur général du groupe Cars Pentecost Holding (CPH), revient sur les conséquences économiques de la crise et les solutions pour relancer durablement l’activité.
La voix du Caillou : Quel a été l’impact des émeutes sur vos activités ?
Frédéric Posez : Pour le groupe Cars Pentecost Holding, nous avons perdu environ 300 véhicules, soit brûlés, soit endommagés, soit volés. Nous avons également subi des dommages sur plusieurs de nos sites, victimes de pillages et d’incendies. Le site de montage de pneus et d’entretien rapide Autofast à Kenu-In a été perdu, le centre d’occasion Almameto a été entièrement détruit, ainsi qu’une partie du site d’occasion situé au village automobile. Ce sont les trois principaux sites incendiés, auxquels s’ajoutent de nombreux véhicules endommagés, des clôtures et portails arrachés, ainsi que d’autres dégâts visibles que nous avons dû réparer ou remplacer au fil du temps.
LVDC : Pour l’instant, pas de phase de reconstruction?
F.P. : Non, pour l’instant, pas de reconstruction. Nous finalisons les remboursements par les assurances des produits perdus, qu’il s’agisse de voitures ou de pneus. Nous sommes également en discussion pour les démolitions et les reconstructions des sites incendiés. Plus tard, nous travaillerons sur la perte d’exploitation avec nos assureurs, car nous avons subi de lourdes pertes financières depuis le 13 mai.
LVDC : En termes d’emplois, quels ont été les impacts ?
F.P. : À ce jour, 45 employés ont quitté l’entreprise depuis le 13 mai. Certains ont dû partir pour cas de force majeure, car leur site de travail n’existait plus. Il y a eu des départs difficiles, mais nous avons essayé de reclasser un maximum de salariés des sites détruits. Malheureusement, pour certains postes, ce n’était pas possible. Nous avons tout de même procédé à quelques recrutements, notamment dans le secteur de la mécanique et de la carrosserie. Par ailleurs, le secteur commercial a subi la chute des ventes automobiles neuves, qui sont en baisse de 60% par rapport à l’année dernière. Nous avons également privilégié les départs volontaires et les départs à la retraite, non remplacés.
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Propos recueillis par Claire Rio-Pennuen