Éric K., 53 ans a été reconnu coupable, hier par la cour d’assises, du meurtre de Stéphane Moughe, 41 ans, en marge d’un mariage à la tribu de Nonhoué (Canala) le 20 août 2022.
Pour parler de lui, elle a d’abord parlé d’elle. S’adressant aux six jurés accompagnant les trois magistrats pour juger, sur deux jours, cette affaire, Me Cécile Moresco évoque « la souffrance » endurée dès lors que l’on enfile la robe d’« avocat de la défense », rôle taillé pour « celui qui voit l’humanité partout ». Au terme d’une instruction de deux ans et demi, émaillée d’auditions et de visites au Camp-Est, il y a cette plaidoirie, « le dernier mot » avant que le sort de l’accusé ne soit décidé. « On joue le dernier acte, on n’est pas des comédiens, on ne fait pas de la mise en scène », dit-elle à son sujet, et plus largement de ses confrères. « Il y a un lien très important » et « très fort qui se crée » entre avocat et accusé. Au bout du procès, « on lâche la main » du second « vers l’enfer carcéral ». Là, « je n’ai pas envie de la lâcher, la main, parce que c’est quelqu’un de bien, c’est quelqu’un de beau », chez qui « il n’y a pas de risque de récidive ». Selon elle, Éric K. a tué Stéphane Moughe – « pas quelqu’un de gentil », qui avec son frère se comportait « un peu » à Canala et à Kouaoua comme la « mafia » en « Italie » – mais c’était « sans intention de donner la mort : c’est sûr, c’est du 100 % ». Et puis, tout « doute », même de « 1 % », doit « profiter à l’accusé ». Quant à la peine, « la prison doit rester l’endroit où on met les gens dangereux ». Comprendre:pas son client.
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Anthony Fillet