Ancien Casque bleu ayant défendu la paix durant quelques mois au début des années 1990, l’accusé, désormais âgé de 53 ans, a tué Stéphane Moughe, 41 ans, au petit matin lors d’un mariage, le 20 août 2022 à la tribu de Nonhoué. Deux profonds coups de couteau à baïonnette, d’une lame de 24 centimètres, pour lesquels il encourt, si l’accusation pour meurtre n’est pas requalifiée, trente ans de réclusion criminelle. Le procès, commencé hier devant la cour d’assises, se termine ce mardi.
Il y a des procès où l’accusé ne parle pas, d’autres où il parle peu, souvent plus à la fin qu’au début, mais peu nombreux sont ceux où il dit tout, tout de suite, tout fort (avec l’aide d’un micro), enterrant tout suspense et, c’est le plus important, dissipant tout malentendu face à toute cette rancœur bien légitime: « oui », il a tué Stéphane Moughe (prononcez « Mougué »). Et « oui », il « regrette beaucoup », répète-t-il. « Pardon, mamie », entend-on plusieurs fois également. Pantalon beige, t-shirt noir rendu moins triste par un motif coloré, crané impeccablement rasé, comme le menton, il ne manque pas l’occasion de s’exprimer quand la présidente, Zouaouia Magherbi, lui propose de le faire. Enfin. Quasiment 1 000 jours (940) qu’il attend ce moment : jusqu’à ce procès, il avait interdiction d’entrer en contact avec la famille de la victime, pas plus que de revenir sur le lieu des faits. Malgré ses multiples demandes, formulées à son avocate, aucune possibilité de pouvoir faire un premier pas sur le long chemin du pardon.
Ce contenu est réservé aux abonnés.
Connectez vous pour y accéder !
Anthony Fillet