Né en Union Soviétique dans les années 20, le 8 mars est officiellement décrété « journée internationale de la femme » par l’ONU le 8 mars 1977, et prendra depuis plusieurs appellations. En France, sans être mentionné par une loi ou un décret, le 8 mars est instauré par François Mitterrand en 1982, et célébré depuis. Ça a été le cas cette année encore, ainsi en Nouvelle-Calédonie où certaines institutions (gouvernement, province Sud et communes) se sont mobilisées. Nombreux sont ceux qui trouvent réducteur de ne concentrer la lutte contre les violences faites aux femmes qu’à une seule journée, a fortiori dans un territoire où ce fléau se manifeste avec une ampleur démesurée. Ils n’ont pas tort, même si depuis plusieurs années, ces mêmes institutions ont multiplié les dispositifs d’aide et de prévention, et que la justice a pris le danger à bras-le-corps avec le soutien des forces de l’ordre. Il n’en reste pas moins vrai que les violences faites aux femmes atteignent des niveaux sinistres et épouvantables. A croire que notre époque a vu les relations hommes-femmes se déliter et prendre une funeste tournure. On explique la recrudescence de ces cas par le fait que de plus en plus de femmes prennent la parole et dénoncent leurs bourreaux, c’est vrai et c’est tant mieux. Mais ça n’explique pas tout et notamment pas le fait que les hommes semblent être de plus en plus nombreux, et parfois de plus en plus jeunes, à n’envisager les relations avec les femmes que dans la violence, la manipulation, la pression psychologique. C’est l’un des grands troubles de notre société auquel, pour l’heure, nous n’avons guère de réponse ni de solution.
Nicolas Vignoles