Près de trois ans après avoir tiré sur son voisin, le sculpteur Jean-Marc Alerte, Sylvano D. était jugé pour meurtre. Hier, il a été condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle par la cour d’assises. Une peine inférieure aux réquisitions de l’avocate générale.
À l’énoncé de sa peine, il est resté stoïque. Impassible même. Le visage fermé, les yeux dirigés vers le sol, il n’a pas adressé un regard à la juridiction. Pas plus qu’à ses quelques proches, dont deux de ses sœurs, présentes dans la salle. Une posture similaire à celle observée depuis le début du procès, jeudi matin, où il s’est toujours montré impassible, presque mutique même alors que ses prises de parole ont été minimes, rapides, durant l’intégralité du procès. Sylvano D., aujourd’hui âgé de 41 ans, a finalement été condamné à dix-huit ans de réclusion criminelle pour le meurtre, le 23 juin 2022, de Jean-Marc Alerte.
Ce jour-là, au petit matin, après avoir passé une journée à boire « une bouteille de rhum », il avait commis l’irréparable. Après avoir menacé de « mettre une balle » à son voisin, Sylvano D. est passé à l’acte, muni d’un fusil à pompe. Il a tiré à trois reprises (quatre selon certains témoignages). L’un des tirs a été fatal. « Mais Nano, qu’est-ce que tu as fait ? », avait alors lancé Jean-Marc Alerte, presque abasourdi, en direction de son voisin. Touché à l’abdomen, il est décédé quelques minutes plus tard sur un parking à La Coulée, à 5 h 25 précisément, laissant derrière lui une famille. Sa compagne, Maria, qu’il avait rencontrée en 1987 lors d’un mariage, mais aussi six enfants. « C’était un bon papa, un bon grand-père aussi qui aimait ses petits-enfants et qui apportait de la joie autour de lui », a ainsi expliqué, à la barre, Maria, originaire de la tribu de Saint-Louis.
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Claire Gaveau