Comment résumer ces huit jours de visite ministérielle ? « C’est un triptyque autour de la gravité, de la responsabilité mais aussi la volonté », expliquait samedi Éric Thiers, conseiller pour les Outre-mer auprès du Premier ministre, présent aux côtés de Manuel Valls lors de tout son séjour. Ce qui fut notamment « très intéressant à observer, c’est qu’en dépit des difficultés et des positions » qui sont parfois très « divergentes, personne n’est resté campé sur une position consistant à rester aveugle et sourd à ce que disait l’autre. C’était l’objectif de cette semaine : renouer un dialogue. » Au final, « il y a eu comme une satisfaction, de se retrouver ainsi et de pouvoir à nouveau échanger avec des personnalités qui ont aussi redécouvert, en dehors des positionnements politiques, l’état d’esprit des autres. Ça, c’était très palpable », note-t-il.
« À la fin, ils ont applaudi »
« Ce qui était apprécié » chez les représentants des groupes politiques calédoniens, « c’est qu’on a passé du temps. On n’a pas compté notre temps. Ça permet aussi de développer des pensées, de penser, de revenir sur les sujets », poursuit ce haut-fonctionnaire, historien et constitutionnaliste. « Ce qui m’a frappé », dit-il, « c’est qu’à la fin, ils ont applaudi. La séance s’est terminée de manière un peu surprenante, tout le monde a applaudi : ça exprime quelque chose, d’humain. » D’ailleurs, « tout le monde nous a demandé que l’élan se poursuive à un rythme assez rapide, justement pour bénéficier de cette dynamique qui s’est créée ». Dit autrement : « l’idée, c’est de battre le fer » tant qu’il est chaud, « et de revenir avec un travail qui sera nourri aussi de ces quinze jours », ou un peu plus, de pause. « Il y a des choses à instruire, à construire, à réfléchir. » Éric Thiers rappelle un point central : « en négociation, plus vous avez une approche globale, et plus vous laissez de la marge à des concessions réciproques ».
Anthony Fillet