Pablo Picasso a dessiné la Colombe de la paix. Mais, Manuel Valls, qui a donc voulu faire honneur à ses origines espagnoles, a opté pour une autre œuvre du célèbre peintre andalou. Ainsi, au Sénat coutumier, comme à Ouvéa, il a offert à ses interlocuteurs un petit cadre blanc, d’une vingtaine de centimètres tout au plus, avec quelques coups de crayons épurés. Un croquis représentant deux mains croisés. Certains, optimistes, y verront logiquement une référence claire à la célèbre poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur après la signature des accords de Matignon (1988). C’est, avec ce souvenir historique en tête, et avec l’espoir de voir aboutir un nouvel accord sur l’avenir institutionnel du pays, que Manuel Valls a fait ce choix. D’autres, pessimistes, se demanderont probablement à qui appartiennent ses mains. Car, si l’Etat assure soutenir et accompagner la Calédonie, on a parfois du mal à comprendre les volontés profondes de Paris actuellement. Et encore plus de Manuel Valls.
Claire Gaveau