Virginie Ruffenach, cheffe du groupe Rassemblement
« Le maître-mot, c’est le pragmatisme. Aujourd’hui, on n’a plus le choix, on ne peut plus être ni dans l’idéologie ni dans les calculs. La Nouvelle-Calédonie est vraiment au bord de la faillite, et donc ce pragmatisme doit nous unir à travailler, à redresser, à relever notre Nouvelle-Calédonie. C’est l’engagement du président du gouvernement, et finalement sa marque de fabrique. Alcide Ponga incarne cette volonté d’assumer pleinement nos responsabilités d’élus et d’améliorer une situation difficile, avec l’espoir de surmonter les épreuves actuelles. »
Jean-Pierre Djaïwé, chef du groupe UNI
« L’urgence aujourd’hui est de sortir la Nouvelle-Calédonie de la crise engendrée par les émeutes de 2024. C’est notre priorité en tant que responsables. La déclaration de politique générale du président va dans ce sens. J’ai retenu trois termes : le pragmatisme, le travail collectif et la lutte contre les inégalités sociales. Il a également souligné l’importance de la jeunesse et fixé une feuille de route pour les neuf mois à venir. Travailler ensemble est désormais une nécessité. Il n’est plus question de revenir en arrière. Le 13 mai, certains ont voulu faire chuter le gouvernement en pleine crise, mais cela appartient au passé. Aujourd’hui, nous devons nous réunir, discuter et agir pour redresser le pays. C’est tout le sens de la déclaration du président. Bien que nous ayons été membres du gouvernement renversé, nous sommes dans une démarche de reconstruction et suivrons la volonté du gouvernement en place. Il appartient désormais au Congrès de mettre en œuvre ces mesures. »
Françoise Suvé, cheffe du groupe Loyalistes
« Il s’agit d’un gouvernement de fin de mandature, mais ce sera aussi un gouvernement d’actions. Le président Ponga s’est engagé à mettre en place les mesures nécessaires pour réduire les dépenses publiques, redresser les finances et, plus largement, relever la Nouvelle-Calédonie. Il a également annoncé qu’il n’y aurait pas de nouveaux impôts, une décision que nous soutenons pleinement. L’attractivité du territoire est un enjeu majeur, et nous partageons sa volonté de simplifier les démarches administratives et d’adapter la fiscalité sans ajouter de pression supplémentaire. De même, nous appuyons les réformes engagées pour moderniser le système de santé, notamment par la numérisation (…) Une chose est claire : nous avons atteint le plafond de verre de la collégialité, et il est aujourd’hui nécessaire d’en sortir pour avancer. »
Emmanuel Tjibaou, député et président de l’Union calédonienne
« Je tiens d’abord à féliciter le nouveau gouvernement, d’autant que notre pays traverse une phase particulièrement difficile. Nous sommes dans un moment clé de reconstruction, où il est essentiel que les politiques, tous partis confondus, fassent preuve de responsabilité. Plusieurs éléments du discours du président Ponga ont retenu mon attention. D’abord, la nécessaire solidarité à tous les niveaux. Mais aussi la rationalisation et l’optimisation des services publics, qui apparaissent aujourd’hui encore plus essentiels à l’aune de ce qui s’est passé. Il est donc crucial que cet effort soit impulsé par le gouvernement et l’ensemble des collectivités. J’ai également noté l’accent mis sur l’autosuffisance alimentaire et le soutien aux entreprises. Le secteur du nickel jouera un rôle clé, dans la continuité des discussions menées à Bercy avec le ministre Valls et le ministre de l’Économie. Enfin, les discussions à venir sur la sortie de l’Accord de Nouméa seront déterminantes pour notre pays. »
Vaimu’a Muliava, Éveil océanien
« Nous avons trouvé cette déclaration de politique générale très ambitieuse, au regard, finalement, du temps qu’il reste. Le président a évoqué la journée spéciale de la justice sociale, qui nous tient à cœur, tout comme la question du logement et des aides sociales, réduites à peau de chagrin. C’est pour ça que nous espérons qu’il y aura des priorités dans les priorités énoncées (…) Nous espérons, qu’au-delà des paroles, maintenant on passe aux actes. »
Philippe Dunoyer, Calédonie ensemble
« Il y a de nombreux principes et orientations générales avec lesquels on ne peut qu’être d’accord : soutenir, mutualiser, simplifier, dynamiser. Mais je suis surpris de ne pas voir davantage de mesures concrètes et précises en faveur des entreprises et des particuliers. Par exemple, pas un mot sur le chômage partiel, ni sur la nécessité de le prolonger jusqu’en juin, alors que c’est une priorité pour nous. Autre point préoccupant : certains projets structurants semblent avancer comme si de rien n’était, sans consultation du Congrès. C’est le cas du déplacement d’Air Calédonie à Tontouta ou encore de l’achat des nouveaux avions d’Aircalin, pour un montant de 47 milliards, sans validation ni même débat préalable au Congrès. Les annonces restent générales alors que le temps presse et que le mandat du gouvernement est compté. »
Propos recueillis par Béryl Ziegler