« Tu as vu mes nouvelles baskets ? » « Hé, mais on a les mêmes ! » Regards complices, sourires partagés, complicité évidente. La scène se passe hier devant une école de Nouméa, un peu avant 7 h 30, moment où la sonnerie retentira, sifflant la fin des vacances et le début de l’année scolaire : les enfants entreront ensuite en classe, signifiant à leurs parents qu’il est temps, pour eux aussi, de reprendre le travail. Solidaires dans la galère.
Dans le programme éducatif, quel que soit le niveau, il n’est pas prévu de demander aux élèves leur avis sur l’avenir institutionnel. Pas étonnant, car négocier un accord politique n’est pas un jeu d’enfant. Pour autant, puisque la situation semble inextricable, qu’aucune solution durable et acceptable par tous ne se dégage, on aurait tort de ne pas tenter le coup. Qu’a-t-on à perdre ? Craint-on que les petits se montrent plus malins que les grands ? Cela blesserait l’ego démesuré de certains qui se prennent pour des géants, mais ils n’avaient qu’à se montrer plus rapides, au service d’une population qui se languit d’attendre, sans l’assurance d’un résultat positif.
On dit que la vérité sort de la bouche des enfants. C’est vrai. Surtout quand ils n’ont pas encore trop grandi. Car une fois à l’adolescence, c’est une autre histoire. D’autant que certains mettent du temps à en sortir. D’autres n’en sortent jamais. Suivez notre regard, il penche vers l’UC et son bras armé, la CCAT. « Les indépendantistes, ils ont voulu transférer de force toutes les compétences » de la France vers la Calédonie, « mais on est capable de les assumer aujourd’hui ? Est-ce qu’ils sont capables de les assumer ? », s’interrogeait Sonia Backes vendredi sur RRB. Dit autrement : les indépendantistes radicaux se comportent, depuis plus d’un an, comme des adolescents turbulents, provocateurs et violents, voire attardés quand on voit l’ampleur des dégâts causés volontairement, et leurs conséquences en cascade.
Anthony Fillet