KNS étant à l’arrêt depuis près d’un an, la SLN est aujourd’hui la seule usine pyrométallurgique du territoire en fonctionnement. Dans quel contexte mondial la filiale d’Eramet évolue-t-elle ? On fait le point.
L’année 2024 a été fatale pour l’industrie du nickel calédonienne, déjà sur la sellette. L’usine du Nord en a fait les frais. Dans le Sud, Prony Resources tente de relancer sa production en vue d’une reprise par un nouvel actionnaire. Au milieu de ce chaos, seule la SLN tient encore debout, grâce au soutien de l’État et au prix de nombreux sacrifices. Comment l’année s’annonce-t-elle ?
Une concurrence exacerbée sur le marché du nickel métal
Le marché du nickel métal poursuit aujourd’hui sa transformation avec l’explosion des producteurs « low cost » – Indonésie, Chine, Philippine et Russie – et la fermeture progressive des acteurs historiques traditionnels en Europe (Grèce, Kosovo, Macédoine, Ukraine), en Australie… Ces « nouveaux » industriels, aux larges capacités de production, représentent aujourd’hui plus de 75 % de la production mondiale, selon les statistiques de l’INSG (International nickel study group). La SLN fait face à une concurrence écrasante de ces pays, et notamment de l’Indonésie, sachant que le nickel calédonien est aussi plus cher à produire. Cette situation crée par ailleurs une suroffre. Pour la troisième année consécutive, l’excédent de production métallurgique au niveau mondial devrait atteindre 90 000 tonnes, soit l’équivalent de deux SLN, ce qui maintient les prix du marché extrêmement bas, aux alentours de 15 000 dollars la tonne au LME (London Metal Exchange). À cela s’ajoute la concurrence toujours plus forte du Nickel pig iron (NPI), certes de moins bonne qualité, mais qui contribue à tirer vers le bas le cours du ferronickel.
Toutefois, les besoins en nickel sont toujours présents et même en augmentation. Car n’oublions pas que 88 % du nickel est utilisé pour faire soit de l’inox, soit des alliages à base de nickel pour des applications dans la santé, la sécurité alimentaire, l’architecture, l’énergie… Or, le marché inox continue de croître de 3 à 4 % par an.
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Béryl Ziegler