Le ministère des Outre-mer a organisé ces journées, auxquelles ont pris part des responsables politiques et les présidents et présidentes des fédérations patronales et des chambres consulaires au plan local et national. L’accent a été mis sur la question des assurances, ou plutôt sur le problème des assurances et des indemnisations à la suite des émeutes du 13 mai. Certains chiffres circulent en effet, selon lesquels six mois après le début des exactions, 12% seulement des indemnités d’assurance auraient été versés. Pour Virginie Ruffenach, ces rentrées ont été « un moment nécessaire dans une Nouvelle-Calédonie saccagée où il est important que les responsables d’État et nos collègues d’Outre-mer mesurent que notre territoire est au bord de l’effondrement ».
La France en « zone rouge »
Et il a donc été question de la difficulté dans laquelle nombre de chefs d’entreprise se trouvent pour se faire indemniser, mais aussi pour trouver des compagnies pour les assurer dans le cadre de la reconstruction de leur entreprise. « La France, souligne Virginie Ruffenach, est classée ‘’zone rouge’’ en matière d’assurance. Dans l’Hexagone ou dans ses Outre-mer, la sécurité n’y est pas suffisamment garantie, cela conduit les entreprises d’assurances à cesser leurs activités dans nos territoires ». Décideurs économiques et responsables politiques ont donc insisté sur la nécessité d’un retour à la pleine sécurité et donc à une action forte de l’État en la matière. « Sans sécurité, il n’y aura ni reprise, ni avenir », ont-ils dit. Des propositions ont semble-t-il été avancées. « Pour donner des garanties aux groupes d’assurances et permettre aux Calédoniens d’être assurés, l’État doit créer un fonds de garantie, comme le fond EREAT pour les actes terroristes, dans lequel les assureurs pourront piocher en cas de troubles profonds à l’ordre public comme nous l’avons vécu », précise Virginie Ruffenach.
Nicolas Vignoles