Après le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet, après la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat Gérard Larcher, on se demande bien quelle autre personnalité de haut rang va bien pouvoir venir nous rendre visite avant la trêve des confiseurs. Mercredi, alors que les présidents des deux chambres visitaient les ruines de feu le centre commercial Kenu-In, l’un des participants leur a demandé très courtoisement, ce qu’ils venaient donc faire en Nouvelle-Calédonie. Réponse du président du Sénat: « venir vous voir, venir partager avec vous, vous entendre ». Une réponse très diplomatique pour dire en creux que malheureusement, mis à part voir, partager et entendre, Gérard Larcher et Yaël Braun Pivet n’avaient pas grand-chose à nous proposer. Parce que finalement, ce dont nous avons besoin aujourd’hui, ce n’est pas d’être vu et entendu, mais d’argent afin que l’on puisse finir l’année et espérer commencer la suivante. Le temps d’hypothétiques discussions qui viendraient réunir « deux rêves » ne sont pas d’actualité, non pas qu’il n’y ait pas de volonté pour cela, mais bien parce que dans quelques semaines, les rêves vont se transformer en cauchemar. Si rien ne bouge, il n’y aura plus rien à voir, ni à entendre et pas sûr que l’on se bouscule au portillon pour venir à notre chevet. N’allons pas croire que ces dernières visites ne servent à rien, il ne faudrait pas être discourtois, mais on a quand même l’impression qu’après nous avoir vus et entendus, tous les visiteurs nous font comprendre qu’il est urgent de ne pas se presser.
Lionel Sabot