On connaissait l’allégorie de la caverne de Platon, voilà venue la métaphore de la taverne signée Emmanuel Macron. Le président de la République en a surpris plus d’un hier, lors d’un sommet de la communauté politique européenne, en commentant l’élection de Donald Trump et des risques que celle-ci pourrait faire courir géopolitiquement parlant. Le président de la République a comparé l’Europe à un « théâtre » habité d’herbivores qui pourraient se faire dévorer par, notamment, le très « carnivore » américain. Si les bons mots entrent parfois dans le domaine de la diplomatie, comparer les pays européens, dont la France, à un troupeau de chèvres n’est quand même pas des plus sympathiques, ni des plus glorieux. Dans le règne animal, les vaches, les éléphants, les girafes, mais aussi les moutons sont des herbivores. À propos de moutons, il y en a certains qui sont bien connus. Ce sont les « moutons de Panurge », qui ont suivi bêtement l’un de leurs congénères se jeter à la mer. C’est vrai que lorsque l’on est un fervent suiveur d’une Union européenne qui débat plus souvent des frontières de l’appellation « feta » ou de la taille officielle de la saucisse de Morteau que de stratégie économique ou commerciale, on a beau jeu de donner des leçons à tout le monde en souriant. Dans la Mythologie, les Dieux se nourrissaient d’ambroisie et de nectar, ils étaient donc loin d’être des carnivores. Mais c’est vrai, n’est pas philosophe, ni Jupiter, qui veut…
Lionel Sabot